La péninsule du Yucatan au Mexique
Le Yucatán désigne à la fois une péninsule située au sud-est du Mexique et l’un des trois États qui la composent, aux côtés du Quintana Roo et du Campeche. Bordé par le golfe du Mexique au nord et à l’ouest, l’État du Yucatán présente une géographie essentiellement plate, constituée de calcaire poreux. Ce relief karstique empêche la formation de rivières en surface mais donne naissance à des centaines de cénotes, puits naturels alimentés par des rivières souterraines, autrefois considérés comme sacrés par les Mayas.
Le territoire du Yucatán constitue un cœur historique de la civilisation maya. Plusieurs cités majeures s’y sont développées entre 600 et 900 après J.-C., dont Uxmal, Labná et Chichén Itzá, cette dernière ayant été intégrée à l’empire toltèque vers le Xe siècle. La région conserve une forte empreinte culturelle indigène : la langue maya yucatèque y est encore couramment parlée, et de nombreuses communautés perpétuent des traditions agricoles et artisanales anciennes.
La ville de Mérida, fondée en 1542 sur les ruines de la cité maya de T’ho, est aujourd’hui le principal centre urbain et culturel de l’État. Elle abrite un important patrimoine colonial et joue un rôle central dans la préservation et la diffusion de la culture yucatèque.
Que faire et que visiter dans la région?
Les activités dans l’État du Yucatán s’organisent autour de trois axes principaux : l’exploration du patrimoine archéologique, la découverte des milieux naturels spécifiques de la péninsule, et l’immersion dans les cultures locales. Ce territoire, marqué par l’héritage maya et l’époque coloniale espagnole, offre un accès direct à des sites anciens bien conservés, à une géographie unique dominée par les cénotes et la forêt tropicale sèche, ainsi qu’à un tissu culturel encore très vivant. L’offre touristique combine ainsi des visites historiques, des expériences environnementales singulières et des rencontres avec des communautés rurales actives dans la transmission de leurs savoir-faire.
Découvrir Mérida, la « capitale » du Yucatan
La première ville du Yucatán est la plus intéressante d’un point de vue historique et culturel. Enrichie par la culture du sisal ou hennequen (servant à fabriquer des cordes pour la marine à voile), elle a hérité d’un magnifique patrimoine et conservé néanmoins un caractère obstinément maya, teinté d’influences caraïbes. La cité yucatèque cultive ainsi un sens de la fête et du folklore unique au Mexique. Cette tradition culturelle prend toute sa dimension, lors de l’exubérant carnaval, à la mi-février. On admirera l’architecture coloniale autour du Zocalo, on se perdra dans le marché.
Dans ce labyrinthe de petites échoppes sur terre battue (ouvert tous les jours), on trouve en vrac huipiles (corsages brodés), des hamacs en corde de sisal, des fruits et légumes, des brassées de fleurs, des chapeaux de paille, des herbes médicinales et des tortillas.
Puis on ira s’instruire au Musée régional d’Anthropologie, logé dans un palace rococo, le Palacio Canton (la majeure partie des collections provient des civilisations puuc-mayas et chenes qui régnèrent sur le Yucatán entre le Xème et XIIIème siècle).
Aux environs, on visitera le magnifique Convento de San Antonio, dans le petit bourg colonial d’Izamal, et surtout le site maya Puuc d’Uxmal, à 70 km au sud de Mérida : la pyramide du Devin et les monuments attenants représentent les plus beaux legs de la civilisation maya.
Les villes côtières mexicaines ne sont pas particulièrement riches en art et en culture. Seule Mérida, au Yucatán, offre une vie culturelle intense – grâce à un passé colonial particulièrement riche et maintenu en l’état, notamment à travers l’architecture – contrairement à Cancun, sans grand intérêt culturel.
Les temples du Yucatan
Chichen Itzá
Sur la côte caraïbe, aux environs de la Riviera Maya, zone de développement touristique entre Cancun et Playa del Carmen, plusieurs sites archéologiques valent le déplacement. Chichen Itzá est le site archéologique le plus visité du Yucatán.
L’ancienne cité, fondée au IVème siècle, abandonnée au Xe siècle et repeuplée deux siècles plus tard, fut l’une des plus puissantes de la civilisation maya. La plupart des édifices, les plus impressionnants du site, se répartissent autour du Castillo, la très célèbre pyramide mexicaine.
A l’est, le Templo de los Guerreros (temple des Guerriers) et sa statue de Chac-mool, personnage assis tenant sur son ventre une coupe (supposée recevoir des offrandes sacrificielles), règnent sur les colonnes du Grupo de las Mil Columnas. Au-delà de l’esplanade centrale, derrière le Tzompantli (mur sculpté de crânes, évoquant les sacrifices humains pratiqués à Chichen), se trouve le Juego de Pelota, le plus grand terrain de jeux de balle du Mexique.
Uxmal
Uxmal, à 70 km au sud de Mérida, est l’héritage du style puuc et ses ornementations complexes. Le cuadrangulo de las Monjas décline quatre longs bâtiments habillés de frises aux motifs géométriques et des masques… A voir aussi, la Piramide del Adivino à la base ovale, le palacio del gobernador, un autel sacrificiel surmonté d’un magnifique jaguar. Panorama inoubliable sur l’ensemble du haut de la grande pyramide.
Kabah
Kabah : tout proche d’Uxmal, ce petit ensemble cérémoniel planté de citronniers abrite un chef-d’œuvre puuc : le Codz Poop. Petit édifice de pierre ocre dont les murs sont recouverts de plusieurs centaines de masques du dieu Chac.
Grutas de Loltun
Grutas de Loltun : dans cette région des plus arides, l’eau était un bien rare et précieux. Le dieu de la pluie, Chac, était sans aucun doute la plus vénérée des divinités mayas (ce qui explique sa représentation sur de nombreux sites. L’eau, les Mayas la trouvaient dans les cenotes, des lacs souterrains. Les grottes de Loltun sont un de ces réservoirs naturels que les Mayas considéraient comme sacrés et qui devint un lieu de culte. Les archéologues ont en effet retrouvé nombreuses peintures rupestres, offrandes et objets de culte dans le dédale de stalactites et stalagmites.
Quelle activités faire dans le Yucatan?
Découvrir les cenotes de la région
Diverses activités sont organisées. Des excursions à la journée proposent de découvrir dans la jungle les descendants de peuples mayas dans leur village, des sites archéologiques (celui de Coba est généralement proposé) et de parcourir les fameuses « cenotes », des rivières souterraines qui se sont creusées dans le calcaire (en raison de la porosité du sol).
Activités chez l’habitant dans des familles Mayas du Yucatan
Dans plusieurs villages du Yucatán, des familles mayas proposent des ateliers de cuisine traditionnelle directement à leur domicile. Ces activités, souvent organisées dans des cuisines ouvertes aux murs de torchis et aux toits de palme, permettent aux visiteurs de découvrir les techniques culinaires transmises oralement depuis des générations. On y prépare des plats comme les tamales colados, les papadzules ou le pollo pibil, cuit lentement dans un four creusé dans la terre, le pib.
L’atelier commence généralement par une visite du jardin familial, où sont cultivées les herbes et les légumes utilisés. Un membre de la famille explique ensuite l’usage du molcajete, mortier en pierre volcanique, pour broyer les épices. Le maïs, base de l’alimentation, est souvent nixtamalisé sur place, puis transformé en tortillas sur un comal chauffé au feu de bois.
Cette activité, proposée par exemple dans les communautés de Yaxunah ou Ek’Balam, s’inscrit dans des initiatives d’écotourisme communautaire. Elle permet un échange direct avec les habitants, tout en valorisant leurs savoirs et leur autonomie économique.