Carlos Fuentes, chantre de la « mexicanité »

Figure des plus éminentes de la culture latino-américaine, plus précisément attaché à celle de son pays dont il a fait la peinture dans ses œuvres, l’écrivain et diplomate mexicain Carlos Fuentes n’est plus : il s’est éteint à 83 ans le 15 mai 2012 dans un hôpital de Mexico. Né le 11 novembre 1928 au Panama, où ses parents sont en poste, le jeune Carlos passe ses jeunes années à l’étranger, séjournant aux États-Unis, Brésil, Argentine, Uruguay ou encore au Chili. Cette enfance errante orientera à jamais sa vie d’adulte.

De retour au Mexique, il fait des études de droit, qu’il poursuit à Genève avant de faire partie de la délégation mexicaine auprès de l’Organisation internationale du travail. Il sera par la suite ambassadeur en France (de 1974 à 1977), au cours d’une carrière diplomatique freinée pensa-t-il par son engagement marqué à gauche (il fut proche de Fidel Castro et membre du parti communiste dont il s’éloigna en 1971).

Auteur de nouvelles, d’essais, de pièces de théâtre, de scénarios, d’articles journalistiques, de romans, dont le premier qui lui attira la notoriété paru en 1958 « La plus limpide région », un regard critique sur la société mexicaine, Carlos Fuentes fut honoré par maintes distinctions prestigieuses, excepté le prix Nobel pour lequel il fut pourtant souvent cité. Son œuvre porte témoignage des problématiques politiques de son temps et de l’importance de la culture sud-américaine, plus spécialement de la littérature, qu’il considérait comme le liant qui seul permet à son pays comme à ses voisins, en proie aux difficultés et violences de tous ordres, d’aller de l’avant.

 

Mû par ces convictions, il s’érigea en défenseur de cette culture face à l’impérialisme américain notamment, considérant que l’humanité ne saurait conjurer la violence qu’elle génère sans l’ancrage du présent dans le passé, sans d’incessants allers-retours dans le temps, pour comprendre son identité et la retrouver.

A l’instar de ses pairs le Colombien Gabriel Garcia Marquez, le Péruvien Mario Vargas Llosa, ou son compatriote Octavio Paz, le talent d’écrivain de Carlos Fuentes aura su attirer l’attention du monde occidental sur cette identité latino-américaine.