Dans les hauts plateaux semi désertiques du Nord, iguanes et crotales cohabitent avec les scorpions, les rongeurs et les coyotes, tandis que les rapaces dominent les cieux.
Dans les montagnes du Centre et de l’Est, les pumas et les mouflons préfèrent les hauteurs peu accessibles, tandis que la forêt tropicale bruisse d’une grande variété d’oiseaux, de singes, de reptiles et d’insectes. Le jaguar et le quetzal, deux animaux mythiques pour les civilisations précolombiennes, se font rares.
Aux environs d’Ocampo, à l’est de Morelia (Michoacan), on peut assister, en novembre, au spectacle de la migration annuelle de millions de magnifiques papillons monarques, qui couvrent les arbres d’orange vif.
Il est également possible d’apprécier dans la Basse Californie l’enchanteresse saison des amours des baleines grises.
La tortue Luth vient pondre ses œufs sur la côte du Pacifique comme de l’Atlantique.
FLEUVES
Malheureusement, les climats secs ou mi-secs dominent sur plus de la moitié du pays et ce manque d’humidité se répercute sur le régime fluvial. La plus grande partie des cours d’eau mexicains sont torrentueux en période de pluies, mais ont des étiages si faibles quand il ne pleut pas, qu’ils s’assèchent presque complètement. En revanche, beaucoup de ces fleuves débordent durant la saison des pluies. Très peu d’entre eux ont un débit permanent. L’embouchure de presque tous ces cours d’eau ne permet pas l’accès aux grands navires.
Les hautes chaînes montagneuses des Sierras Madres déterminent deux grands versants extérieurs : l’un face au Golfe du Mexique, l’autre face à l’Océan Pacifique. De plus, le relief mexicain comporte de profondes dépressions sans ouverture sur la mer, qui constituent autant de bassins fermés.
Nous ne citerons ici que les principaux cours d’eau de chaque versant océanique. Le fleuve le plus au nord du versant du Golfe du Mexique, le Rio Bravo se forme dans les Montagnes Rocheuses aux États-Unis et, dans son cours moyen, délimite une partie de la frontière entre le Mexique et ce pays. Il finit son cours près du port de Matamoros. Comme la plupart des régions qu’il traverse sont extrêmement sèches, son débit est faible, sauf pendant la saison des pluies et il n’est guère navigable. De plus, on utilise ses eaux pour l’irrigation.
Le Rio Panuco naît, sous le nom de Rio Moctezuma, dans le bassin oriental du Plateau de l’Anahuac. Dans son cours inférieur, il reçoit le nom de Panuco jusqu’à son embouchure sur le Golfe du Mexique, au niveau du port de Tampico.
Le Rio Papaloapan prend naissance à la jonction de deux cours d’eau : le Tehuacan, qui descend du sud-est des Sierras de Puebla, et le Quiotepec, issu de la Sierra Ixtlan. Après avoir serpenté le long d’ un étroit canon qu’il a creusé dans la Sierra Madre Orientale, ce fleuve reçoit l’apport de plusieurs affluents sur ses deux rives. Dans son cours inférieur, il traverse une plaine basse et inondable avant de se jeter dans la lagune d’Alvarado, à côté du port du même nom.
Le Coatzacoalcos est un fleuve au débit abondant. Il prend sa source dans la Sierra Atravesada et débouche au nord de l’Isthme de Tehuantepec. Le port de Coatzacoalcos est situé près de son embouchure.
Les plaines de Tabasco, les plus basses du Mexique, sont traversées par trois fleuves qui, avec leurs affluents, constituent un véritable réseau hydrographique. Deux d’entre eux, le Mezcalapa ou Chiapas, et l’Usumacinta, naissent au Guatemala. Le Grijalva se forme à la confluence de deux autres fleuves au sud de Villahermosa, la capitale du Tabasco. Le Grijalva est un fleuve court, mais dont les eaux sont très abondantes. Il se jette dans le Golfe du Mexique à hauteur de la barre de Frontera. Aux époques de crues, il reçoit les eaux d’un des bras du Mezcalapa sur la rive gauche et, sur la rive droite, celles d’un des bras de l’Usumacinta lequel, avant de déboucher, se divise en trois bras : celui de droite reçoit le nom de Palizada, celui du centre, de San Pedro, et celui de gauche – qui conflue avec le Grijalva, conserve le nom d’Usumacinta. Sur une grande partie de son cours moyen, il marque la frontière entre le Mexique et le Guatemala. Il est navigable sur presque toute sa longueur, soit 300 Km.
Voici, du Sud au Nord, les fleuves les plus importants du versant du Pacifique :
Le Rio Balsas prend naissance à la confluence de plusieurs rivières qui coulent, comme le Balsas lui-même, d’est en ouest entre l’Axe Volcanique et la Sierra Madre du Sud. Le lit de ce fleuve se situe dans la Dépression Australe. Son cours principal se jette dans l’Océan Pacifique sous le nom de Rio Zacatula.
Le Bassin du Lerma, qui occupe la portion occidentale du Plateau de l’Anahuac, est beaucoup plus étendu que celui du Panuco, situé à l’est. Le Rio Lerma prend naissance au pied du Nevado de Toluca. Il coule d’est en ouest et se jette dans la partie est du Lac Chapala. C’est dans ce lac, mais dans sa partie nord, que naît le Rio Santiago. Ce fleuve coule en direction du nord-est et verse ses eaux dans le Pacifique, à hauteur du port de San Blas.
Plus au nord, le Mayo est formé grâce à l’apport de plusieurs cours d’eau qui descendent des sierras dans de profonds ravins. Son cours est rapide avant d’atteindre le sud-ouest de la plaine côtière, puis ses eaux s’écoulent lentement jusqu’à la baie de Santa Barbara.
Le Yaqui est le fleuve le plus important du versant du Pacifique et son bassin est un des plus vastes du pays. Il descend de la Sierra en empruntant de très beaux cañons sauvages et serpente au milieu de paysages magnifiques. L’apport de nombreux affluents viennent gonfler son débit avant qu’il ne se jette dans l’océan près du port de Guaymas.
Tributaire du Golfe de Californie, le Rio Colorado prend sa source dans les Montagnes Rocheuses. Seuls 90 Km du parcours de ce fleuve se trouvent sur le territoire mexicain. Avant de parcourir une partie de la Basse Californie, un segment de son cours inférieur sert de limite entre le Mexique et les États Unis.
De nombreux cours d’eau naissent dans la région Nord-Ouest du versant pacifique de la Sierra Madre Occidentale, mais, étant donné l’aridité de la région, rares sont ceux qui parviennent jusqu’au Golfe de Californie. Leur débit s’épuise avant, soit sous l’effet de l’intense chaleur, soit par suite d’infiltration dans les terres asséchées.
Dans la Péninsule de Basse Californie, le tracé du relief et l’extrême sécheresse du sol empêchent la formation de cours d’eau importants, possédant un débit régulier, sauf dans le nord-ouest. Les deux versants de la péninsule sont sillonnés de profonds ravins secs et pierreux, qu’obstruent des matériaux entraînés par de forts courants nés de pluies rares, mais toujours orageuses. Celles-ci transforment les cours d’eau en torrents impétueux qui dévastent tout sur leur passage avant de se jeter avec violence dans la mer.
Nous avons déjà dit que le sol de la Péninsule du Yucatan est une dalle calcaire presque plate. Elle comporte cependant une unique série de collines appelées Sierritas qui se dressent dans la partie nord-ouest, près du littoral. Le Yucatan manque de cours d’eau en surface, car son terrain calcaire est perméable. L’eau de pluie s’infiltre pour former des lacs et des cours d’eau souterrains. La roche se dissout sous l’effet de l’eau et il arrive souvent que la voûte des grottes s’effrite et finalement s’effondre, laissant à découvert d’énormes puits, semblables aux dolinas, appelées localement cenotes.
Flore
Le Mexique doit l’extrême diversité de sa végétation à la variété de son climat et de son relief.
Dans la très pluvieuse région de l’Isthme, et dans les parties les plus humides des plaines de Tabasco et des montagnes du nord, ainsi que dans les canyons qui tailladent les plateaux centraux, on trouve d’épaisses forêts de bois précieux tels l’acajou, le santal et l’ébène. Des bois touffus recouvrent les plateaux et les pentes pluvieuses des montagnes. Les pâturages et les plantes fourragères, comme la luzerne, abondent dans les plaines bien irriguées.
Dans les régions tropicales poussent des cocotiers dont on tire le coprah et des chicozapotes dont on extrait la gomme-résine ou chicle, la matière première du chewing-gum. C’est dans ces régions chaudes que l’on trouve de nombreuses variétés de fruits tropicaux tels que les bananes, les ananas, les pastèques, les mangues, les papayes, la canne à sucre, le café, le cacao, le riz, le maïs.
Dans les plaines centrales du Haut Plateau, on cultive de nombreuses sortes d’arbres fruitiers : poiriers, pommiers, pêchers, abricotiers, orangers, citronniers et autres agrumes. On y cultive aussi des fraises et des framboises. On y plante toutes sortes de légumes et autres produits horticoles, ainsi que des oléagineux tels le sésame, le lin, la cacahuète, le coton. Les champs de céréales y sont abondants, surtout les surfaces destinées au maïs et au blé. Dans des terrains propices, on cultive la vigne.
On trouve une végétation plus résistante à la sécheresse dans les régions où les pluies sont rares : acacias, guayules, magueys, yuccas, laitues sauvages, nopals, gingidium, cactus et des pâturages pauvres.
L’henequén (sisal), dont la culture est l’une des principales ressources de cette péninsule, pousse au Nord et au Nord-Ouest du Yucatan. Mais la culture du sisal est actuellement en régression. Elle s’est répandue dans d’autres pays et en outre, ce matériel est fortement concurrencé par les fibres synthétiques.
Parmi les zones agricoles les plus importantes, il faut mentionner la région d’El Bajio, dans le bassin occidental de la Vallée de l’Anahuac, qui produit une grande variété de fruits, de légumes, de produits horticoles et de céréales. La région dite Lagunera, avec ses vastes champs de coton et de céréales, et ses vignobles, constitue aussi une zone agricole importante. La région du Yaqui, autrefois aride et stérile est devenue, grâce à d’importants ouvrages d’irrigation, une contrée pleine de vie et recouverte de champs cultivés depuis des décennies. Car le Mexique a dû vaincre le grave problème du manque d’irrigation afin de pouvoir implanter l’agriculture et le bétail dans des régions autrefois complètement désertiques. Le pays possède maintenant de nombreux barrages, et autres ouvrages qui ont permis de transformer des régions entières en zones fertiles.